Valérie Binder

Extrait de "Nous c'est vous"

#processus #gestionduchangement #gestiondeprojet

Valérie Binder croise le chemin de MSE au début des années 2010. Consultante en changements sociaux notamment sur le secteur de l’agriculture et l’agroalimentaire, elle s’intéresse à tout ce qui concerne les processus collectifs, l’intelligence émotionnelle et la gestion du changement. Elle se questionne sur la place de l’authenticité dans le travail et l’intégration de l’image dans la construction de l’intelligence collective. Selon elle, les films apportent une authenticité à la démarche de formation, condition nécessaire pour apporter de véritables changements dans les organisations. « Les films suscitent des réactions plus ou moins fortes mais ne laissent personne indifférent ».

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PDF du témoignage complet de Valérie Binder disponible.

L'ACCULTURATION À L'ACCUEIL DE LA PAROLE EST UN PRÉ-REQUIS

Un protocole indispensable pour « recevoir » la parole


La parole est souvent prise frontalement, à son premier degré. Il faut un gros travail de montage, de recontextualisation, d’apprentissage à l’accueil de cette parole. Une cliente l’ayant averti de l’existence de MSERA, elle a été très intéressée par la dimension sociale de leur protocole et de leur éthique.

Souhaitant aller au-delà du seul aspect social et couvrir le champ des pratiques professionnelles, elle a donc intégré MSERA pendant deux ans en tant que bénévole. Elle a pu expérimenter la méthode, qu’elle trouve pertinente et intéressante, avec une recherche d’authenticité. « J’ai perçu aussi la vigilance à avoir lors du déroulé d’un projet » souligne-t-elle.

Diffusion : les enjeux parfois contradictoires des communautés de pairs


Par la suite, Valérie Binder a fait intervenir MSERA dans le cadre d’un projet sur l’agroécologie qui intégrait plusieurs partenaires. À l’époque, ce secteur était encore en quête de visibilité. Il s’agissait d’une analyse de besoins pour le compte d’un fonds de formation pour les exploitants agricoles entrant dans le cadre d’une vaste étude nationale.

« Les interviews se sont déroulées parfaitement. Elles avaient été bien préparées en amont et les personnes ont été contentes de s’exprimer. Par contre, les films n’ont pas reçu l’accueil escompté au niveau national lors de la diffusion. Ils ont été pris au premier degré par des commanditaires, des institutions ou des parties prenantes un peu plus éloignées du terrain et de la problématique, pour lesquels des enjeux stratégiques, géographiques ou politiques sont entrés différemment en ligne de compte ».

L'authenticité peut choquer


Valérie Binder a pris conscience qu’un accompagnement était indispensable : « Il faut créer de bonnes conditions pour accueillir la parole de l’autre, même de la part d’un commanditaire, sinon il peut parfois se sentir agressé. C’est un énorme point de vigilance dont le comité de pilotage doit s’emparer car l’écoute demande énormément d’effort, d’empathie sans être emporté par l’émotion ou le discours de l’autre. Cela nécessite un vrai apprentissage ». Faute de précautions d’usage lors de la diffusion, on risque donc de susciter des réactions frontales pouvant casser le débat plutôt que de le nourrir.

Co-construire le débat sans négliger les processus collectifs


Une acculturation du commanditaire serait sans doute à prendre en compte selon Valérie Binder. Cependant, qu’il s’agisse d’une institution ou d’une entreprise, le temps est rare et compté : « On vise à l’efficacité, et rapidement alors que les processus collectifs demandent justement du temps. Malgré tout, trop de préparation en amont sur le papier peut s’avérer compliqué à traduire dans les faits ».

L'authenticité peut choquer


« On ne peut prétendre révolutionner les choses, il faut avancer pas à pas et se méfier des changements affichés qui peuvent être contreproductifs dans les structures. Au bout du processus, ce qui compte, c‘est véritablement la capacité des acteurs à devenir des locomotives, des ambassadeurs pour leur organisation ce qui n’est pas évident, une fois que la façon de travailler a amorcé un changement ».

Les groupes de parole multi-acteurs, les groupes de pairs sont donc précieux pour générer la parole. Des communautés qui expérimentent le même protocole de l’image s’en retrouvent soudées et transformées. C’est ce que fait MSERA quand toutes les conditions sont réunies. C’est très rare de pouvoir rester complètement dans l’état d’esprit de Bertrand Schwartz. Il faut s’adapter à tout contexte.

Quand on a un groupe de parole de décideurs, d’opérationnels, de représentants professionnels, le risque est minimisé par le partage de l’expérience entre pairs. C’est d’engagement dont il devient question, qu’il s’agisse de l’institution ou de l’entreprise. Grâce à la RSE, la QVT, le bien-être et la quête de sens au travail, ces entités sont en train d’évoluer sur leurs fondamentaux.