Paul Calmelet

Extrait de "Nous c'est vous"

#conditionsdetravail #préventiondesrisques #QVT #sensdutravail #dialoguesocial

En tant qu’ergonome consultant pour la filière agroalimentaire, Paul Calmelet a l’habitude de filmer des situations de travail et se sert de ces images pour mettre en discussion le travail et ses conditions de réalisation. Il voit beaucoup de parallèles entre ses pratiques et l’approche de Moderniser Sans Exclure Rhône-Alpes. C’est donc tout naturellement que la connexion s’est faite via le Comité Auvergne Rhône-Alpes Gourmand pour lequel il a effectué de nombreuses interventions collectives inter-entreprises. Très sensible aux problématiques sociétales liées au travail dans l’entreprise, il a été sollicité par MSERA et l’ARAG pour développer un MOOC au moyen de films courts didactiques sur la prévention des troubles musculosquelettiques (TMS). Selon lui, filmer la parole nécessite de nombreux prérequis, et notamment la volonté de faire exister des espaces de discussion au sein de l’entreprise autour de sujets qui touchent directement les salariés dans l’exercice de leur travail.

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PDF du témoignage complet de Paul Calmelet disponible.

FAVORISER LA PAROLE POUR FAIRE AVANCER DES SUJETS SOCIÉTAUX DANS L'ENTREPRISE

Filmer qui, pour écouter et animer quoi ?


L’objectif des interventions de Paul Calmelet consiste à recueillir assez d’éléments sur le mode de fonctionnement des entreprises pour améliorer les conditions de travail et la performance, ce qui amène à problématiser des questions sociétales. Or, beaucoup d’organisations n’ont pas forcément une culture de la mise en discussion. Les occasions de débats avec l’ensemble des salariés sont très rares.

Attention au "parachutage" de projets descendants


Un état des lieux du dialogue social constitue un préalable à la mise en discussion. Cette étape est nécessaire pour contextualiser un sujet sociétal et voir comment l’entreprise se positionne.

Selon Paul Calmelet, “il est crucial de partir d’un réel besoin de l’entreprise pour proposer ensuite la démarche MSE, en complément d’une analyse des risques professionnels par exemple. Elle a une vraie vocation à produire par elle-même des transformations. La mise en discussion des conditions de réalisation du travail est un moyen et non une fin en soi ».

L'amélioration du fonctionnement de l'organisation comme point de départ d'une discussion

Si l’on prend l’exemple des différences liées au genre face aux risques professionnels, celles-ci se posent en différents endroits de l’entreprise. Elles doivent être évaluées car c’est une obligation légale. Mais comment évaluer l’exposition différenciée des femmes et des hommes aux risques professionnels ? Ce sujet techniquement complexe nécessite une analyse des métiers, des postes de travail, des parcours permettant d’aller chercher similitudes, différences et conséquences sur la santé au travail. « Partant de ces éléments constatés, je pense qu’il y a un réel bien-fondé à une mise en discussion visant à un meilleur fonctionnement de l’entreprise » explique Paul Calmelet.

La Qualité de Vie au Travail (QVT) comme gage d'attractivité des organisations


L’amélioration de la prévention des risques professionnels met en évidence le besoin de la mise en place d’une culture préventive. Pour Paul Calmelet « La santé et le bien-être au travail comptent tout autant que la sécurité car ces thématiques constituent des « aspirations sociétales » qu’il faut relayer et confronter aux pratiques dans l’entreprise ».

La démarche MSE comme un programme ?


D’après Paul Calmelet, il devient assez facile de déployer une démarche préconstruite si l’objectif de la mise en discussion est présenté, par exemple, comme étant le prolongement d’actions de prévention des TMS, de santé/performance ou d’échanges sur l’égalité femmes/hommes menées en interne. Différents acteurs, dont les salariés et leurs représentants peuvent alors être engagés dans un programme pour échanger sur ces questions. Reste que l’organisation logistique est souvent problématique, surtout quand plusieurs entreprises sont concernées.

Le temps reste l’obstacle majeur. La société dans sa globalité déplore la perte de sens du travail mais qu’est-ce qui construit le sens du travail ?

Aborder la discussion de façon frontale reste difficile, mais une approche est possible via deux portes d’entrée privilégiées : la prévention des RPS d’une part et la QVT d’autre part, considérée de façon très prégnante actuellement car c’est une condition d’attractivité pour l’organisation.

Pas de qualité du dialogue social sans qualité de vie au travail !


L’entreprise demande des solutions, or celles-ci sont bien souvent à construire collectivement. Une grande ouverture d’esprit et un engagement sans faille est donc attendu de la part des commanditaires. La pénibilité actuelle de bon nombre de postes en production n’incite pas à l’optimiste en matière de renouvellement des équipes et des générations.


« L’entreprise ne peut se reposer seulement sur l’expertise de consultants pour décider ce qui est bon ou pas pour elle. Les solutions doivent être élaborées de façon participative en interne. La démarche MSE trouve alors toute sa légitimité, car elle est en capacité de susciter et d’organiser une mise en discussion et une restitution, à l’endroit où, collectivement, le partage d’un certain nombre de questions va cheminer. » conclut Paul Calmelet.