Christiane Demontès

Extrait de "Nous c'est vous"

#institutionnels #insertion #jeunesendifficulté

C’est en tant que conseillère d’orientation à Montceau-les-Mines que Christiane Demontès a participé à la création de la mission locale et qu’elle a rencontré Bertrand Schwartz, sans jamais le perdre de vue ensuite. Elle était adjointe au maire de Saint-Priest - en charge notamment de l’insertion, de la formation et de la politique de la ville - lorsqu’elle a fait appel à Moderniser Sans Exclure en 1997.





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PDF du témoignage complet de Christiane Demontès disponible.

JEUNES : L’IMPORTANCE DES PAIRS ET DE LA FORMATION

« (Le film) permet de montrer certaines choses, bien plus facilement que de nombreux discours. Voir un film donne des idées, suscite de l’identification, de l’émulation. En cela, le concept de Moderniser Sans Exclure est encore très d’actualité ».

L’orientation et la formation des jeunes : des enjeux cruciaux


« Nous avions lancé un programme de recrutements sur une soixantaine de postes d’emplois jeunes (16-25 ans), à la fois sur le secteur public et associatif. La question de leur formation est vite apparue. Un des enjeux des emplois jeunes était de remobiliser les « décrocheurs ». Notre objectif était de leur faire découvrir des secteurs d‘activité, mais aussi de travailler avec eux sur leur projet d’orientation pour les remettre dans une dynamique de formation » raconte Christiane Demontès.


Elle connaissait l’approche très moderne et peu académique de MSERA qui consistait à faire révéler des parcours non linéaires. Elle a donc fait appel à l’association pour étudier comment la mairie pourrait devenir un terrain d’expérimentation sur cet enjeu majeur de la formation.


Convaincre de sortir des sentiers battus


Il s’agissait de faire passer deux messages importants : on peut se former sans passer par la voie traditionnelle de la formation. Puis, il est possible d’apprendre des choses et de les formaliser en situation de travail, de valider les acquis.

« A l’époque, nous nous étions dit que nous aurions besoin d’une démarche innovante, qui sorte des sentiers battus pour relever ce défi. Il nous fallait des professionnels expérimentés et compétents pour nous aider ».


Le pouvoir du dialogue entre pairs


Les jeunes ont donc été invités à dialoguer entre eux. En effet, Christiane Demontès était convaincue que, pour eux, le rôle des pairs était primordial, que le collectif jouait un rôle important pour chacun des jeunes concernés, que l’expérience de l’autre pouvait être bénéfique en tout ou partie. « Ils avaient besoin de se sentir confortés, ayant souvent été en situation d’infériorité. L’idée de les faire échanger ensemble pour qu’ils se convainquent du bien-fondé du partage et d’apprendre ont été au cœur de ce travail » se souvient Christiane Demontès.

Les élus sont restés en retrait car il ne s’agissait pas d’interférer avec le processus d’expression collective. « C’était d’autant plus important que cette population n’avait pas forcément beaucoup d’occasion d’exprimer son point de vue, de porter une parole ».

Des leviers précurseurs


« Nous avions pris les jeunes dans leur environnement pour les aider à construire un parcours de vie professionnelle. Cette question – la formation des jeunes - reste encore sans réponse concrète de nos jours. Nous n’avons malheureusement pas su modéliser cet exemple. Mais pour l’équipe d’élus de Saint-Priest, l’expérience avait été un succès.


Certains sont partis très vite, nous leur avons mis le pied à l’étrier. D’autres se sont insérés de façon durable dans un parcours professionnel. Pour moi, c’était le constat qu’on avait raison de faire cela, qu’on pouvait réussir sans avoir suivi un parcours académique. Je suis d’ailleurs restée en contact avec certains d’entre eux, qui se souviennent de cette expérience marquante pour eux, car elle les a aidés à construire leur vie ».


Le film donne toujours à réfléchir


Quant au support du film, Christiane Demontès le croit encore pertinent de nos jours. Il permet de montrer certaines choses, bien plus facilement que de nombreux discours. Il ne remplace pas l’expérience – qu’il faut vivre – car il y a des personnalités multiples, des territoires et des enjeux différents, mais c’est important de voir un film pour donner des idées, pour susciter de l’identification, de l’émulation, en se gardant de « faire de l’image pour l’image ». En cela, le concept de Moderniser Sans Exclure reste encore très d’actualité.•