Christian Bourgouin

Extrait de "Nous c'est vous"

#expressionouverte #engagement #ecouteactive #partenariat

Si Moderniser Sans Exclure Rhône-Alpes reste fidèle à l’approche prônée par Bertrand Schwartz, l’association a su s’adapter pour faire face aux mutations sociales, économiques et technologiques, toujours plus rapides depuis l’entrée dans le XXIème siècle. Christian Bourgouin, l’un des coordinateurs et piliers de MSERA, partage son analyse sur ces sujets et rappelle la valeur d’une parole libre en provenance des acteurs du terrain.



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PDF du témoignage complet de Christian Bourgouin disponible.

NOUS SOMMES LES GARANTS DE L'ENGAGEMENT DES PARTIES PRENANTES !

Quelles évolutions de la « méthode MSE » constatez-vous depuis votre prise de fonction en 2005 ?


L’époque actuelle nécessite des films de plus en plus courts. Cependant, la démarche-type reste la même qu’à l’époque : elle repose sur le groupe et une approche non-hiérarchique des personnes qui s’expriment. Il est important de réunir les parties prenantes du projet plusieurs fois car instaurer la confiance demande du temps. Cela permet de construire une parole libre et responsable. Également, le groupe doit pouvoir visualiser ce qui a été dit, corriger et s’approprier le discours pour, in fine, le valider.

Quelles sont les ressources mises en œuvre lors d’un projet typique ? Le processus est-il adaptable ?


MSERA s’adapte forcément à ses interlocuteurs. Une intervention-type s’articule au minimum autour d’un binôme : un expert en animation et un autre en captation vidéo. Un groupe projet interne à MSERA se forme en amont afin de travailler sur le projet. Ce groupe se reconstitue au moment du montage auquel nous intégrons aussi les partenaires. Selon les thématiques, nous élaborons des questions ouvertes pour rebondir à tout instant : on répète, on reformule, on relance.

Du point de vue matériel, nous utilisons une caméra fixe. Les participants sont généralement en arc de cercle ou autour d’une table, et l’animateur proche de la caméra, pour se faire oublier. Nous utilisons un micro qui fait office de bâton de parole. Cela permet de bien entendre ce qu’ils disent individuellement et de bien faire circuler la parole.

Quelles qualités relationnelles emploie MSERA lors du déroulé d’un projet ?


La mise en confiance préalable au tournage est un prérequis. Il faut donc s’assurer du niveau d’engagement des gens autour de la table. Attention à bien répartir les profils pour réunir un panel si possible non uniforme. Nous n’avons cependant pas la main là-dessus. Pourtant, il en va de l’intérêt de tous d’avoir la représentativité la plus large. Par ailleurs, MSERA ne se substitue pas aux représentants du personnel et c’est parfois dur de convaincre les décideurs de tous bords que notre démarche ne vise pas à porter des revendications mais à susciter une réelle participation.


Par ailleurs, je dirais qu’il faut faire preuve d’écoute active et éviter à tout prix de donner son point de vue. L’animateur doit donc se forcer à garder une distance, rester neutre, relancer quand c’est nécessaire, mettre chacun à l’aise les personnes et rassurer sur la finalité du film…

On rappelle systématiquement qu’il n’y aura pas de diffusion sans l’accord de tous. C’est pour cela que l’on tient à ce que les participants visionnent à nouveau leurs interventions. Enfin, on tente de démontrer le bien-fondé de la démarche, d’expliquer la finalité du film et la volonté de montrer des points de vues à des décideurs. Cela demande un certain courage de s’exprimer devant une caméra. Il faut donc offrir un certain nombre de garanties aux participants.

Quels sont les avantages et les bénéfices pour un client ou un donneur d’ordres ?


Nous contribuons à définir en amont les critères de succès de nos interventions, dans la mesure où le donneur d’ordre est conscient du fait qu’il ne faille pas porter de jugement sur les propos exprimés et que celui-ci ne doit pas détourner le projet à ses seules fins. Nous garantissons l’expression d’une parole libre, en mode de co-construction sans censure. Nous mettons des moyens en place pour susciter l’écoute interpersonnelle. À partir du moment où l’on demande aux personnes sollicitées de prendre du temps, la moindre des choses est de garantir qu’elles seront entendues et respectées.

Dans la mesure où ces critères sont acceptés en amont du projet, MSERA garantit la captation d’une parole libre et responsable, ancrée dans le vécu de ses acteurs du terrain. Les propos recueillis viennent de ceux qui réalisent le travail. C’est aussi un levier de valorisation très fort auprès des salariés.

À partir de ces éléments de diagnostic, on peut contribuer à créer un mode d’expression participatif et constructif pour permettre à l’organisation de progresser.

25 ans déjà ! Et après ?

J’ai effectué un bon bout de chemin avec MSERA. L’équipe est solidaire, militante, riche de ses diversités et de ses expériences professionnelles. Nous restons ouverts aux regards extérieurs à travers des comités d’orientation.

Renforcer la logique de partenariats initiée depuis 2012 nous permettra de capitaliser sur l’expérience accumulée sur de nombreux secteurs industriels, associatifs, collectivités locales, organismes territoriaux etc. Il faut savoir favoriser l’expression, écouter, donner du temps au temps. Et c’est la proposition de valeurs que peut apporter MSERA aux organisations sur les années à venir.