Chloé Weimer

Extrait de "Nous c'est vous"

#jeunesendifficulté #prisedeparole #posture

Coordinatrice de programmes au sein de l’association Osons Ici et Maintenant (OIM) à Lyon, Chloé Weimer a eu l’occasion de rencontrer Moderniser Sans Exclure Rhône-Alpes lors de l’accueil d’un jeune en service civique et pendant l’animation d’un atelier à la Fabrik à Declik en février 2020 avec 150 jeunes. Adèle Soubranne, salariée de MSERA, avait bénéficié d’un programme d’accompagnement d’OIM appelé « Katapult ». Elle a trouvé naturel de maintenir le contact avec l’association afin de travailler ensemble ultérieurement.

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PDF du témoignage complet Chloé Weimer disponible.

LA PAROLE ET LA POSTURE POUR FACILITER L'INTÉGRATION DES JEUNES

Quels canaux & outils de communication avez-vous développés ou mis en place pour adapter MSERA aux nouvelles technologies ?L’apprentissage de la parole pour lutter contre le décrochage


OIM accueille des jeunes en quête d’eux-mêmes et d’une place dans la société et tente de créer des déclics pour qu’ils prennent conscience de leur valeur et de leur potentiel pour construire un projet, à la fois de vie et professionnel en phase avec les valeurs qu’ils défendent. Ces jeunes peuvent être en décrochage scolaire et font face à de nombreux défis : image, confiance, capacité de prise de parole et d’interaction avec la société.

Quand la Covid chamboule le mode opératoire habituel


Le thème de l’atelier réparti sur 4 jours était « Une parole à prendre et à donner ». Il visait à donner la possibilité aux jeunes d’exprimer un point de vue et leur apprendre à écouter les autres avec bienveillance et en empathie pour créer du lien face à la caméra. Il s’agissait aussi de leur donner confiance dans l’affirmation de leur point de vue, mais sans vouloir convaincre à tout prix. Il devait donc travailler sur l’ego. La programmation en présentiel a dû être revue, ce qui a impliqué de revoir largement le mode opératoire et le contenu.

Il a donc fallu passer par un outil numérique de visioconférence en licence libre, Big Blue Button. Les parties prenantes – autant OIM que MSERA - se sont petit à petit appropriées l’outil. Les techniques d’animation ont également été adaptées au contexte spécial du post-confinement. Cela a été challengeant pour tout le monde et certainement un virage pour MSERA par rapport à ce qu’ils ont l’habitude de proposer.

Des contraintes transformées en expériences constructives


En dépit d’un nombre réduit de participants étant donné ces circonstances expérimentales, l’impact a été réel et de qualité pour Chloé Weimer, qui explique : « La participation était libre sur inscription via internet. Le public que nous ciblons normalement appartient à la tranche des 16-30 ans. Nous avons eu connaissance des participants une dizaine de jours avant l’atelier. Avoir 6 personnes ou 25 change profondément la façon d’animer. Il a fallu être sur le qui-vive pour réadapter le contenu et la méthode d’animation en conséquence ».

Un travail dans la durée


Tous les soirs, de 18 à 20 heures pendant 4 jours, les jeunes se connectaient et entraient en contact avec l’équipe de MSERA et OIM. Ils ont eu de petits exercices à faire autour de l’usage de la parole dans des contextes quotidiens différents. Des sous-groupes ont été constitués via l’outil de visioconférence pour susciter du collaboratif. Chloé Weimer raconte : « Il y a eu une vraie progression sur les séances pour arriver à un « débathon » afin de mettre en application ce qui a été appris précédemment. Il a fallu parfois jongler avec les problèmes de connexion des uns et des autres. Malgré tout, les participants ont apprécié le maintien de l’atelier en dépit du contexte délicat du post-confinement ».


Sortir de la zone de confort


« Nous sommes très contents d’avoir pu aller jusqu’au bout de l’idée et de l’engagement de

MSERA, même si cela les a obligés à sortir de leur zone de confort. Après tout, le slogan de OIM est « Qu’est-ce qu’on risque ? Au pire ça marche ! ». J’ai vraiment apprécié cette collaboration un peu particulière qui pourra, nul doute, en amener d’autres car elles feront vraiment sens en présentiel. J’espère aussi que cela aura ouvert le champ des possibilités à MSERA pour les 25 prochaines années, en abordant de nouvelles thématiques autour de la jeunesse, en plus des institutionnels et de l’entreprise ».


En effet, Chloé Weimer croit beaucoup à l’usage de la caméra et du film pour montrer la prise de parole et restituer une posture. « Je n’avais jamais vu une technique comme celle développée par MSERA auparavant. Bien sûr, il faut ajuster le discours, l’adapter à ce nouveau public qui s’attend à sortir des sentiers battus. Au bout du compte, il s’agit de leur prouver qu’ils ont la légitimité à s’exprimer pour donner un avis » conclut-elle.•