Albert Crucis

Extrait de "Nous c'est vous"

#viellissement #pénibilité #santé

Albert Crucis est directeur de l’institution Joséphine Guillon, une association gérant trois établissements (deux Ehpad et une résidence autonomie). Durant son parcours professionnel, M. Crucis a été sensibilisé à la vidéo par un de ses formateurs. Depuis lors, il est convaincu que la vidéo est un excellent outil pour faire parler les gens et véhiculer simplement des messages souvent complexes.

PDF ALBERT CRUCIS.pdf

PDF du témoignage complet de Albert Crucis disponible.

POUR CHANGER L'IMAGE DU GRAND ÂGE, IL FAUT DONNER LA PAROLE AUX PERSONNES CONCERNÉES

Un changement de lieu de vie comme point de départ


Le projet s’est présenté autour de la résidence autonomie, faisant suite à une grosse rénovation sur l’Ehpad. « La transformation du bâtiment nécessite un accompagnement auprès des résidents. C’est l’occasion de faire passer une évolution des pratiques, mais aussi de changer le regard sur la résidence autonomie. » explique Albert Crucis. Une dynamique est lancée autour de ce mode d’hébergement mais il faut encore se l’approprier : il s’agit de proposer une offre d’accompagnement plus que de logement.

Un mode opératoire fluide


Le film a été réalisé en 2019. Robert Blanc était le contact de M. Crucis, avant qu’Odette Tachet et Henri Lasserre n'intègrent le projet. Une première séance a été aménagée. Albert Crucis et son équipe se sont très vite effacés. « Nous les avons laissé faire, ce qui était d’autant plus facile que, dès cette première intervention, tous les trois ont exposé l’approche MSERA de façon limpide et sympathique aux résidents, qui eux aussi leur ont accordé leur confiance.[...] Henri avait expliqué qu’ils n’étaient pas des « voleurs d’images », et que chacun aurait un droit de regard sur le montage ».


Des thématiques connexes autour du vieillissement, de l'autonomie...


Compte tenu des enjeux liés aux travaux, il fallait faire parler les résidents. Le cercle des participants s’est élargi à leurs familles. Dans l’idée originelle d’Albert Crucis, il s’agissait d’évoquer les transformations autour des lieux de vie communs et de leur usage.


Or, l’équipe projet s‘est aperçue que cela impliquait de nombreuses thématiques : pourquoi choisir de vivre dans une résidence autonomie ? quelle vie y mener au quotidien ? comment vieillir dans cet environnement ? Les travaux ont été très peu évoqués, mais ce n’était pas important aux yeux du directeur. « Ce sont les résidents eux-mêmes qui ont orienté librement les sujets dont ils voulaient parler. Du reste, ils se sont eux-mêmes recentrés face à Odette, Robert et Henri, qui ont été les vecteurs de leur parole, c’était parfait ! »


L'image du grand âge dynamisée


Une projection a été organisée en octobre 2019 pour restituer les échanges aux résidents, en présence des familles et des gens de Miribel. Un débat-échange a eu lieu avec Jacques Gaucher, un psychologue gérontologue venu spécialement pour l’occasion. Les personnes de l’extérieur ont été agréablement surprises : elles ont vu des gens autonomes, ayant toutes leurs capacités. Le film a proposé une image « accessible » de la vieillesse. « Les membres du CA ont vu les usagers, ils ont pu réévaluer leurs propres enjeux et ont peut-être découvert qu’ils avaient un outil performant offrant un accueil de qualité et de prise en charge. »

L'impact sur tout un écosystème professionnel, notamment les soignants


L’effet a été bénéfique auprès de l’équipe de la résidence, mais aussi celle de l’Ehpad, conviée à la projection. Albert Crucis envisage de se servir de cette projection au niveau des résidents, des équipes, voire de la Fédération Nationale Avenir et Qualité de vie pour Personnes Agées (FNAQPA) qui organise le « Géronforum ».

Le soir de la diffusion, des membres du personnel de l’Ehpad se sont montrés très intéressés par un film à leur sujet. Il semble évident de poursuivre la démarche, mais cette-fois-ci autour du métier et du personnel soignant. « Il s’agit derrière de travailler sur la reconnaissance et la réhabilitation des soignants, dont le métier est mal rémunéré et dont le taux de sinistralité est le plus élevé de tous les métiers [...] selon le rapport El Khomri (2019). » constate Albert Crucis.

Le support film est encore pertinent


Selon Albert Crucis « Un film est le prétexte à une prise de parole et à des échanges dans un cadre non reproductible. On ne peut pas substituer l’intérêt de la mise en situation. La prise de parole est différente à chaque fois, dès qu’on oublie la caméra. Peu de choses remplacent ces moments-là ».

Il ajoute : « le spectateur a devant les yeux la restitution de diverses complexités, une fois le montage réalisé. Un film de MSERA est bien plus complexe qu’une vidéo filmée au hasard avec un smartphone ! C’est le processus de montage qui lui donne toute sa valeur ajoutée. Il y a un énorme travail pour « faire dire quelque chose ».

En outre, étant donné qu’il y a pléthore de vidéos de mauvaise qualité un support tel qu’un film réalisé par MSERA mérite vraiment qu’on s’y attarde ! Capter une réalité complexe pour la restituer avec facilité, sans simplification, est un exercice très délicat. Et pour susciter cette prise de parole, le travail d’accompagnement, de mise en condition en amont est primordial ».