Alain Blum

Extrait de "Nous c'est vous"

#institutionnel #métier #politiquedelaville #management

Au sein du groupe La Poste, Alain Blum avait le rôle de référent concernant l’adaptation des bureaux de postes au sein des quartiers relevant de la politique de la ville ainsi qu’en milieu rural. À ce titre, il animait l’ensemble des correspondants en charge de cette mission sur la région Bourgogne - Rhône-Alpes. Il travaillait en binôme avec la responsable nationale de La Poste sur ces sujets. Lors d’une séance de travail vers 1997-98, ils ont rencontré Bertrand Schwartz et Marie Le Gall, qui ont fait preuve d’un enthousiasme très fort pour le projet. Il s’agissait, grâce à l’approche pédagogique de Moderniser Sans Exclure, de contribuer à libérer la parole des facteurs dans le pays de Colette, le Puisaye, mais aussi dans divers quartiers en politique de la ville, notamment Vénissieux.



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PDF du témoignage complet de Alain Blum disponible.

LA POSTE : LA VALORISATION DU MÉTIER PASSE PAR L’ÉCOUTE

Un enjeu fort : la valorisation du lien social


L’idée consistait, à partir des paroles des premiers concernés par l’adaptation des services publics, d’influer auprès des dirigeants de la Poste pour reconnaître et optimiser l’ensemble des services réalisés par les facteurs. Il s’agissait par ailleurs de valoriser le lien social avec la prise de nouvelles des personnes âgées, la présence d’interprètes dans certains bureaux ou encore la gestion du RMI. Les paroles des guichetiers devaient proposer des préconisations afin de faire reconnaître le service public moins normatif qu’il ne l’était. « L’aval de la direction nationale a été accordé à Bertrand Schwartz pour organiser des groupes de parole, dont nous étions les coordinateurs ». Pour Alain Blum, la démarche MSE sortait complètement des sentiers battus. Il a fallu ensuite obtenir l’accord des hiérarchiques locaux.


Le film : un canal innovant pour faire connaître un métier


La volonté de faire un film renvoie à l’histoire de l’approche de la poste en matière de politique de la ville et d’adaptation de son offre en milieu rural. La poste a pris en compte la nécessaire adaptation de sa politique dans des territoires dits « fragiles ».


Engager la hiérarchie : un gage de succès


« Dans les territoires, nous avons monté des réunions avec les receveurs des bureaux de poste, des agents de maîtrise, des facteurs et des guichetiers, tous partants pour faire un succès de cette opération. Une fois les hiérarchies convaincues du bien-fondé de la démarche, les parties prenantes autour de la table étaient ravies de pouvoir faire remonter leurs actions, notamment en matière de lien social. [...] Nous avons capté des récits qui décrivaient une portée sociale qui n’était pas encore reconnue » raconte Alain Blum.


La parole était d’autant plus libre qu’elle avait l’assentiment de la hiérarchie. C’était salvateur car, lors de réunions internes, jamais il n’était possible d’avoir une telle liberté, ni une telle écoute de la filière hiérarchique. L’enjeu était de taille : œuvrer pour que leur métier soit reconnu à sa juste valeur.

Le suivi de projet : des frustrations


« Si je reviens à l’origine de la commande, il s’agissait d’un processus qui enclenchait de l’énergie externe et interne, mais qui demandait beaucoup de suivi. Bertrand Schwartz piaffait d’impatience d’en voir le suivi » raconte Alain Blum, qui ajoute : « Le cœur de la démarche était porté par quelques décideurs éclairés. Le film a été visionné par de grands responsables de l’entreprise. Or, les témoignages recueillis n’ont pas suffisamment irrigué l’entreprise au tout début des années 2000 ».


Il est vrai que la période de la fin des années 90 et début des années 2000 a marqué pour la Poste le tournant d’une réforme à vocation plus commerciale.


Les évolutions managériales et technologiques


« La situation est différente de nos jours avec le tarissement de l’envoi de lettres, les enjeux ont bougé, notamment en matière de maintien de l’emploi. La prise en compte aurait sans doute été plus forte » explique Alain Blum. Les modes de management ont évolué en 25 ans, il y a désormais plus de concertation et l’émergence des réseaux sociaux a changé la donne en ce qui concerne la communication externe. «vRétrospectivement, pour les personnes qui se prêtent à l’exercice, il me semble que l’époque nécessite désormais un produit plus court et plus percutant ».


« Quant au canal filmique en lui-même, je pense qu’il est toujours pertinent en interne, comme peut l’être un groupe de parole sur n’importe quelle organisation, pour permettre aux opérationnels de faire remonter sans entrave une voix qui n’est pas forcément écoutée lors des réunions d’équipes, avec une garantie de neutralité, un paramètre important à une époque où de nombreux collaborateurs et managers sont en quête de sens pour leur travail ».