Réussir la transition écologique

La parole au bénévole : Françoise Pelorce


Contexte

L’association propose aux bénévoles de s’exprimer sur des sujets de société, portant sur une thématique en lien avec les valeurs de l'association. L'objectif étant de partager un témoignage et de susciter un échange avec notre communauté à travers cet article.


Aujourd'hui, les thématiques abordées traite du sujet de : l'écologie et la citoyenneté. La bénévole interrogée est Françoise Pelorce, membre du bureau. Ancienne consultante en ressources humaines, elle est engagé depuis de nombreuses années à MSERA. Ses compétences permettent de développer l'association, notamment sur le secteur de la communication où son savoir est un véritable atout. De plus, elle participe aussi à la co-construction, à l'animation et aux montages collectifs de divers projets.


La transition écologique peut-elle réussir en limitant les inégalités socio-économiques ?


Face aux enjeux climatiques, environnementaux et économiques, la transition écologique implique des changements dans nos modes de consommation, de déplacement, de production. Pour être acceptable, cette évolution doit bénéficier à toutes et à tous, elle n’a pas vocation à accroitre les inégalités sociales mais à créer de meilleures conditions de vie et à instaurer plus de justice sociale. Pour réussir ces changements sans réels dommages sociaux, il y a urgence à développer des mesures d’accompagnement dignes de ce nom, afin de préserver les populations les plus vulnérables, souvent les plus exposées aux risques environnementaux, et de protéger les salariés travaillant dans les secteurs industriels les plus polluants, appelés à évoluer ou à disparaitre.


Selon *Oxfam, « la moitié de la population la plus pauvre du monde est responsable de seulement 10% des émissions de CO2 alors que 10% de la population la plus riche est responsable de 50% de ces émissions ». Ce constat incite à la réflexion et à l’action. De nombreuses études montrent que dans le monde, les inégalités sociales et environnementales se creusent entre les populations les plus aisées et les populations en précarité, premières victimes des atteintes climatiques (hausse des températures, pollution accrue, dégradation de la qualité de l’air (*ATD Quart Monde), mauvaise alimentation, raréfaction de l’eau…).


Il est aussi prouvé, que les ménages les moins favorisés sont moins consommateurs et en toute logique, émettent moins de CO2. Mais, plus que tous, ils subissent de plein fouet, les augmentations des factures d’énergie, des couts des transports, des achats alimentaires…qui grévent leur budget. Sans aides substantielles, ils ne pourront plus satisfaire leurs besoins essentiels (logement, alimentation, études des enfants, déplacements…).


Ce changement de paradigme dû à la transition écologique a également un fort impact sur l’économie et l’emploi. Sans adaptation des formations initiales ou professionnelles, nombre de salariés éprouveront beaucoup de difficultés à évoluer professionnellement vers une production « propre », dans le respect des normes écologiques et environnementales. Selon Lucas Chancel, chercheur à l’*IDDRI, « Les inégalités sociales et environnementales vont trop souvent de pair, y compris en France ».


Aussi, il est à penser que sans justice sociale , sans solidarité, sans mesures gouvernementales d’accompagnement, le fossé entre les plus aisés et les plus modestes se creusera encore faisant courir un risque d’instabilité socio-économique sur le plan national et international et sans réellement parvenir à « sauver la planète ».



*Oxfam : Oxford Committee for Famine Relief

*IDDRI : Institut du Développement Durable et des Relations Internationales

*ATD Quart Monde Agir tous pour la dignité Quart Monde